L'Atelier artistique

Publié le par Nadine Averink

Atelier artistique et culturel en partenariat avec le Musée Rodin à Paris.

Atelier ouvert aux classes de collège (de la 6e à la 3e) pour un effectif maximal de 20 élèves. La durée de cet atelier est de deux heures hebdomadaires le mercredi de 13 heures à 15 heures. Au collège les élèves suivent pendant 55 minutes le cours d’arts plastiques. A l’issue de la classe de troisième, ces collégiens peuvent choisir à Paul Claudel la série L et opter pour un enseignement de spécialité en série L ou bien suivre l’option facultative pour les autres séries. Au collège si les sorties sont épisodiques sur une année, au lycée, au contraire, une sortie culturelle est organisée tous les mois hors temps scolaire pour donner aux élèves un accès direct aux œuvres.

Parcourir les différentes institutions muséales et être en lien direct avec l’œuvre rend plus vivante la transmission du savoir. Il me semble indispensable de pouvoir offrir la même opportunité aux collégiens. Le partenariat avec le musée Rodin est l’occasion d’y parvenir.

 

Le temps d’atelier permet aux élèves d’approfondir et de développer des connaissances acquises durant le temps de cours. Par l’intermédiaire d’incitations variées, l’exploration des outils, des matériaux, des supports et des techniques est plus approfondie. La révision de notions spécifiques aux arts plastiques permet aux élèves d’accéder à une autonomie plus grande dans la réalisation de leur(s) projet(s) artistique(s) et culturel(s). Cet atelier est donc un bon complément des propositions déjà offertes à nos élèves et il s’est parfaitement bien inscrit au cœur du Projet d’établissement pour atteindre ces deux objectifs :

- Susciter la curiosité sur la réalité du monde.

- Innover dans la transmission du savoir.

Cette année en plus d’une confrontation directe avec l’œuvre de Rodin avec la visite commentée par Véronique Garnier de l’exposition « Rodin, le laboratoire de la création ». Les élèves ont pu découvrir de nouvelles approches de la sculpture avec des artistes contemporains.

Nous avons visité l’espace de la Fondation EDF pour l’exposition « Climats Artificiels ». Les œuvres exposées évoquent, recréent ou parlent du climat et questionnent la nature même de la sculpture. Entre installation, architecture, vidéo et photographie, la définition de la sculpture contemporaine comme genre fait « éclater » le marbre, matériau cher à Rodin, pour envahir l’espace et proposer aux élèves des expériences sensorielles étonnantes.

L’exposition au musée Rodin « Entre sculpture et photographie » a pu complèter cette approche des nouvelles formes sculpturales puisqu’elle explore les relations de réciprocité entre ces deux médiums avec 8 artistes (Penone, Matta-Clark, Appelt, Long, Adams, Twombly, Raetz, Chamberlain). Plusieurs réalisations en 2 ou 3D ont été abouties. Des projets individuels et collectifs ont donné la possibilité aux élèves de travailler avec des supports et des matériaux différents.

Les élèves se sont questionnés sur la création de l’image photographique grâce à la proposition « Sculpter (avec) la lumière ». Si au départ la réflexion s’est attachée à rendre compte d’un objet créé en 2D ou 3D. Très vite, elle s’est orientée vers une démarche exploratoire autour des notions d’ombre et de lumière.

Nous avons visité à plusieurs reprises le musée Rodin parisien et son jardin pour réaliser des prises de vues photographiques. Pour valoriser le travail effectué, à l’issue de l’année les images réalisées seront éditées sous la forme d’un livre.

Livret de photos réalisées par les élèves dans le cadre de l'atelier

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Projet 2016-2017

La programmation actuelle du musée Rodin à Paris met en scène la sculpture et la photographie dans l’exposition « Entre sculpture et photographie » qui se terminera le 17 juillet 2016. Sur le site parisien est prévu partir du mois d’octobre 2016 une nouvelle exposition consacrée à la Porte de l’Enfer. Elle sera suivie du printemps à l’automne 2017 par une exposition dédiée à Anselm Kiefer liée à la publication en 1914 du livre intitulé Les Cathédrales de France par Rodin. Recueil de notes que le sculpteur a prises sur les cathédrales au cours de ses voyages à travers la France.

L’intérêt que Rodin porte à ses architectures est une source d’inspiration profonde. En 1875, lors d’un voyage en Italie, il découvre les portes du Baptistère de Florence exécutées par Lorenzo Ghiberti entre 1425-1452.

Cinq ans plus tard, la Direction des Beaux-Arts en 1880 commande à Rodin une porte ornementale destinée à un musée des arts décoratifs. Pour le programme iconographique, l’artiste s’inspire de la Divine Comédie de Dante Alighieri. De l’exemplaire qu’il conservait toujours dans sa poche, il ne retient que la partie la plus sombre. Celle des tourments de l’Enfer. Cette porte qui se veut une allégorie des sentiments et des passions humaines ne fut jamais achevée mais devient le creuset de toutes les idées et créations du sculpteur. L’ensemble est constitué d’une multitude de figures de tailles diverses qui donne l’impression de désordre et de chaos.

On distingue deux cents figures. Certaines deviendront indépendantes de cet ensemble. Ainsi Dante devient Le penseur, Paolo Malatesta et Francesca da Rimini immortalisent le couple enlacé du Baiser. Pour réaliser cette Porte, l’artiste s’inspire des modèles sacrés que sont les portails des cathédrales.

La Porte est une composition architecturale symbolique. Elle permet de mettre en perspective le travail de Rodin. Au-delà de l’approche formelle elle nous permettra d’interroger le principe narratif associé à la multitude des corps qui s’enchevêtrent. Si les Ombres et Le Penseur dominent l’édifice, Paolo et Francesca s’insèrent dans une dégringolade de corps.

Cet élément d’architecture nous donnera l’occasion de mettre en relation le Sacré et le Profane et d’interroger plusieurs notions plastiques comme l’élévation.

Nos recherches mettront en exergue deux principes opposés présents dans le fourmillement de ces corps : l’envol et la chute.

Rainer Maria Rilke, poète et écrivain, écrit après sa première visite à Rodin en 1902 :

« On devine qu’envisager le corps comme un tout est plutôt l’affaire du savant et celle de l’artiste de créer à partir de ces éléments de nouvelles relations, de nouvelles limites, plus grandes, plus légitimes, plus éternelles ».

 

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